
Bianchi sur les traces du homard canadien
Luca Bianchi veut savoir exactement comment le homard est transformé au Canada. Et il y découvre même une rareté!
Octobre 2025
La capitale mondiale du homard. Le voyage d’études conduit d’abord Luca Bianchi à Shediac, au Nouveau-Brunswick – la capitale mondiale du homard. Ici, le homard n’est pas seulement un produit : il représente à la fois la culture, l’identité et le mode de vie de toute une région. Le détroit qui borde Shediac compte parmi les meilleures zones de pêche au monde. « C’est grâce à des conditions idéales : une eau plus chaude et riche en nutriments, des courants stables et une biologie marine qui confère à la chair une texture particulièrement fine et une douceur naturelle », explique Luca Bianchi. C’est ici que vit le homard américain, Homarus americanus. Sa qualité exceptionnelle en fait un produit très recherché par les chefs du monde entier.

La côte est du Canada, au large du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse, offre un habitat idéal pour la pêche au homard.
La côte est du Canada, au large du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse, offre un habitat idéal pour la pêche au homard.
Queues et chair de pattes de homard. Bianchi et son entourage rendent également visite à leur fournisseur de longue date, Pittman Seafoods, et ont la chance de découvrir les coulisses de la production. En seulement 50 minutes, les quelque 150 collaborateurs y transforment les homards vivants en produits prêts à cuisiner, avec le plus grand soin. Luca Bianchi reconnaît de nombreux produits livrés chaque jour en Suisse par les camionnettes Bianchi. Notamment les lobster tails : « Les queues de homard sont notre produit principal. Leur chair ferme et savoureuse se prête aussi bien aux plats classiques qu’aux créations modernes. » Il est également possible de se procurer uniquement la chair décortiquée – le Naked Lobster – ou encore la chair croquante des pattes, idéale pour la friture.

Queue de homard ! Un produit très apprécié de l’assortiment Bianchi.
Queue de homard ! Un produit très apprécié de l’assortiment Bianchi.

Décorticage facilité grâce à un procédé hautement technologique.
Décorticage facilité grâce à un procédé hautement technologique.
Procédé d’extraction sans pertes. Le fournisseur présente également à Luca Bianchi une méthode permettant d’extraire la chair de homard sous haute pression, sans chaleur ni additifs. « Cette technique s’appelle Ultra High Pressure – ou UHP en abrégé. Le goût reste pur et aromatique, la chair ne se dessèche pas et l’on obtient ainsi un rendement maximal, pratiquement sans pertes. » Et pour éviter que les experts en poissons, absorbés par tant de nouvelles connaissances, ne s’évanouissent, Suzanne, la cheffe de maison, les régale avec les lobster rolls les plus frais qui soient.

Un sur deux millions: un homard bleu est une incroyable rareté.
Un sur deux millions: un homard bleu est une incroyable rareté.

Voyage d’affaires dans l’est du Canada: Luca Bianchi rend visite à son fournisseur de homards.
Voyage d’affaires dans l’est du Canada: Luca Bianchi rend visite à son fournisseur de homards.
Un homard bleu! Revigoré, le groupe se rend au port, où le bateau d’un pêcheur de homards vient tout juste d’arriver. Tout va très vite: les marins déchargent les caisses pleines et chargent de nouvelles caisses ainsi que des appâts. Chaque geste est précis, et l’ensemble du processus ne dure que quelques minutes. «The sooner we go, the sooner we get back», lance l’un des marins. Alors que le bateau reprend la mer, une autre surprise les attend déjà. «Robbie, le chef du port, nous a montré une trouvaille exceptionnelle: un homard bleu! C’est une incroyable rareté qui ne se rencontre qu’une fois sur deux millions de spécimens. Sa couleur est due à une mutation génétique», explique Luca Bianchi.
La gestion des difficultés. La pêche au homard comporte aussi son lot de défis. La température des mers augmente, modifiant ainsi le comportement des homards. Le Homarus Centre agit comme intermédiaire entre les pêcheries et l’État: on y mène des recherches et on y partage les connaissances. La pêche au Canada est soumise à une réglementation extrêmement stricte et est considérée comme un modèle à l’échelle internationale. «Chaque zone de pêche possède sa propre saison – généralement au printemps ou en automne. Grâce à cette stratégie de rotation, les stocks peuvent se régénérer sans créer de pression économique», explique Bianchi.

Décharger, recharger, repartir : les pêcheurs de homards ne perdent pas une minute pendant la saison.
Décharger, recharger, repartir : les pêcheurs de homards ne perdent pas une minute pendant la saison.

Dîner au homard pour conclure le voyage: au restaurant Mystic, en l’honneur de Luca Bianchi.
Dîner au homard pour conclure le voyage: au restaurant Mystic, en l’honneur de Luca Bianchi.
Une conjoncture difficile. Les homards sont pêchés à l’aide de casiers traditionnels, appelés lobster traps. Cette méthode permet de relâcher les petits spécimens ou les femelles porteuses d’œufs. «Cela rend la pêche durable, non seulement économiquement viable, mais aussi écologiquement responsable. Des certifications telles que celle du Marine Stewardship Council (MSC) le confirment au niveau international», explique Luca Bianchi. Il évoque également la situation actuelle des prix, qui reste tendue – en d’autres termes, le homard devient de plus en plus cher. «Les raisons sont multiples: variations climatiques, hausse des coûts d’exploitation, augmentation de la demande – notamment aux États-Unis, en Europe et en Asie.» Ceux qui peuvent et souhaitent encore savourer du homard peuvent compter sur le homard canadien : «Il est disponible toute l’année, transformé avec soin et d’une qualité irréprochable. Pour les chefs qui privilégient la transparence, l’origine et la durabilité, le homard canadien est un choix sûr.»
Du quai à la cuisine. Le voyage d’affaires au Canada ne serait pas complet sans une halte dans un restaurant pour déguster le fameux homard. «Nous étions au Mystic, à Halifax. Non loin du restaurant, les bateaux de pêche accostent et les prises passent – encore frétillantes – directement du quai à la cuisine. Les clients peuvent observer comment un thon rouge entier ou des homards frais sont découpés, préparés et servis », raconte Bianchi. «Ce n’est pas une mise en scène, mais une fraîcheur vécue !»

